Taille texte
Espace lettres
Espace mots
Espace lignes
Attiré très tôt par la poésie, La Fontaine décide d’en faire son métier au détriment de ses études d’avocat. Il s’inspire principalement pour les fables qu’il compose à l’intention du jeune dauphin, Louis XIV, des textes d’Esope, Phèdre et de Pilpay, qu’il enrichit de considérations sur son siècle. Son ambition est de créer une galerie de saynètes permettant d’illustrer le comportement de ses contemporains ; le genre de la fable et les allégories lui évitent la censure royale. Pourtant, la critique est partout : celle de l’Homme et du courtisan qui entretiennent vanités et ambitions mais également celle d’un monarque puissant auquel le poète n’a pas toujours eu le bonheur de plaire. Par le récit animé et la morale qui le suit, l’apologue réalise ainsi sa visée qui est de « plaire et d’instruire. » (VI, 1)
Les Fables du livre VII illustrent principalement deux thématiques qui sont la cupidité et la chimère, cette dernière consistant à produire des espoirs infondés et synonymes de grandeur. La fable du « Curé et du Mort » tient des deux et trouve sa source dans un fait divers que Mme de Sévigné rapporte dans une de ses Lettres datée du 9 mars 1672 : lors de l’enterrement du Comte de Boufflers, le curé est frappé par la bière et meurt sur le coup. La Fontaine écrit aussitôt son poème en le développant de manière à mettre au jour une critique du clergé. Cette fable forme un couple avec celle qui la précède et qu’elle évoque, à savoir, - « La laitière et le pot au lait. »