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Ce recueil très connu de V. Hugo est paru en 1856. Le sous-titre « Mémoires d’une âme » indique le ton lyrique et personnel de l’ouvrage, dédié à sa fille Léopoldine que V. Hugo a eu la douleur de perdre dans un accident tragique.
Faut-il voir en Omphale Juliette Drouet ou Léonie ? Peu importe.
Dans ce début du livre II, V. Hugo s’interroge sur les sources de son inspiration.
De nombreux archéologues et artistes se sont passionnés pour les bas-reliefs
en marbre, découverts en 1811 par une expédition germano-britannique sur l’île
d’Egine. Ils ont été exposés à la Glyptothèque de Munich en 1828 et appartenaient au
temple d’Aphaia. On y retrouve des sculptures d’Athéna et de héros comme Héraclès,
Ajax et Achille, athlètes plus que guerriers livrant combat, souriants de façon
énigmatique. Hugo y avait fait déjà allusion dans le poème VIII intitulé « A
Canaris, in Chants du crépuscule » (1838). « Canaris ! Canaris ! nous t’avons
oublié !
Lorsque sur un héros le temps s’est replié,
Quand le sublime
acteur a fait pleurer ou rire,
Et qu’il a dit le mot que Dieu lui donne à dire
;
Quand, venus au hasard des révolutions,
Les grands hommes ont fait leurs
grandes actions,
Qu’ils ont jeté leur lustre, étincelant ou sombre,
Et
qu’ils sont pas à pas redescendus dans l’ombre,
Leur nom, s’éteint aussi. Tout
est vain ! tout est vain !
Et jusqu’à ce qu’un jour le poëte divin
Qui
peut créer un monde avec une parole,
Les prenne, et leur rallume au front une
auréole (…) »