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Victor Hugo ne sépare pas mission poétique et mission politique : il a été pair de France (membre de la Chambre haute du Parlement), maire et député de Paris. Il s’est engagé contre la peine de mort et l’injustice sociale. Après avoir dans un premier temps soutenu le Prince Louis-Napoléon, neveu de Bonaparte, il deviendra son opposant farouche après le coup d’État du 2 décembre 1851 où c’est par la force que le pouvoir est pris et que débute le Second Empire. Cela vaudra au célèbre écrivain un exil de vingt ans, d’abord en Belgique, puis dans les îles anglo-normandes comme Jersey où il écrit et publie le recueil Les Châtiments ; il se réfugiera ensuite à Guernesey.
Le poème est daté de septembre 1853. Il illustre le volet politique du Romantisme, quand la poésie est utilisée comme une arme face à l’oppression.
Le recueil poétique Les Châtiments : voir le livre VI et découvrir d’autres
poèmes de Hugo contre Napoléon III
http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-37475
Le pamphlet Napoléon le Petit : voir le livre premier consacré au portrait
de Napoléon III ou le livre troisième intitulé « le crime »
http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-37465
Chanson
Quinze ans, il fut
Le dieu que traînait la victoire
Sur un affût ;
L'Europe sous sa loi guerrière
Se débattit. -
Toi, son singe, marche derrière,
Petit, petit.
Grave et serein,
Guidait à travers la mitraille
L'aigle d'airain.
Il entra sur le champslex1="mythe napoléonien"pont d'Arcole,
Il en sortit. -
Voici de l'or, viens, pille et vole,
Petit, petit.
Il les forçait,
Leste, et prenant les forteresses
Par le corset ;
Il triompha de cent bastilles
Qu'il investit. -
Voici pour toi, voici des filles,
Petit, petit.
Tenant en main
La palme, la foudre et les rênes
Du genre humain ;
Il était ivre de sa gloire
Qui retentit. -
Voici du sang, accours, viens boire,
Petit, petit.
L'immense mer
Ouvrit à sa chute profonde
Son gouffre amer ;
Il y plongea, sinistre archange,
Et s'engloutit. -
Toi, tu te noieras dans la fange,
Petit, petit.
1
Sa grandeur éblouit l'histoire.9
Napoléon dans la bataille,17
Berlin, Vienne, étaient ses maîtresses ;25
Il passait les monts et les plaines, 33
Quand il tomba, lâchant le monde,